Alain Bruneel

Sur le terrain

Non à l’abandon du canal seine nord

Communiqué

La semaine dernière, le Gouvernement a fait savoir que certains grands projets de transports allaient être suspendus. Le Canal Seine-Nord, qui fait l’objet d’une réflexion sur le développement du territoire depuis une décennie serait de ceux-là.

Cela serait une erreur conséquente en termes d’emplois, de développement économique et de transport dit écologique pour notre pays.

Le canal Seine-Nord est le premier grand projet économique et infrastructurel des Hauts-de-France depuis de nombreuses années. Sa construction doit engendrer 13 000 emplois pendant la phase de chantier et 50 000 postes pérennes doivent voir le jour à l’horizon 2050. Alors qu’1 million de Français vivent sous le seuil de pauvreté dans cette région, que le sentiment d’être abandonné par les pouvoirs publics grimpe en flèche, ce reniement serait lourd de conséquences.

Véritable levier économique, le canal Seine-Nord a vocation à devenir le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l’Europe du Nord pour le transport de marchandises. En plus de réduire les coûts de transports pour les entreprises, cela permettrait également de désengorger nos routes des milliers de camions dont l’empreinte écologique est plus que négative pour notre bien-être.

Le Gouvernement ne peut sacrifier cet investissement nécessaire pour notre avenir collectif sur l’autel de l’austérité. Il devrait au contraire en alléger le coût pour nos collectivités afin de permettre à notre région d’investir pour développer les transports multimodaux entre notre littoral régional, ses ports et le canal Seine-Nord.

Si l’Etat veut réaliser des économies, qu’il rogne plutôt sur les allégements fiscaux honteux qui subventionnent les marges des grands groupes dont les résultats récents sont pharaoniques. Si le Gouvernement veut lutter contre le gaspillage financier, qu’il parte plutôt en guerre contre la fraude fiscale qui représente un manque à gagner de 60 à 80 milliards par an pour notre pays.

Ce ne sont ni à nos territoires, ni à leurs habitants, ni au climat de faire les frais d’une vision comptable à court terme.

Courrier au Premier Ministre